Taille des arbres têtards

Conserver des saules têtards à la silhouette trapue et déformée par la taille de l'homme qui offrent un abri de choix pour la Chevêche notamment.

Une pratique ancestrale

Leur surprenante silhouette surmontée d’une tête boursouflée est le résultat des multiples tailles, effectuées au cours de leur développement dans le but de maintenir le tronc à une hauteur de 1,5 m à 3 m. En vieillissant, la tête se creuse progressivement, pour finalement occuper parfois toute la hauteur du tronc en une seule cavité.

La conduite des arbres en têtard est connue depuis des millénaires. Elle permet initialement d’exploiter le bois sans toucher au tronc : chauffage, piquets, manches d’outils. Le rôle des haies de trognes comme brise-vent et régulateurs hydrauliques par la rétention d’eau et l’élimination des nitrates, est essentiel à l’équilibre des paysages.

On estime ainsi qu’un têtard pompe en moyenne 700 litres d’eau par jour. Grâce à leur système racinaire profond, ils contribuent au bon fonctionnement des sols (aération, circulation d’eau, maintien des berges).

Un foyer de biodiversité

Ces alignements difformes constituent aussi un habitat de vie pour un bestiaire très diversifié, adepte des cavités arboricoles et du bois pourrissant. Coléoptères, oiseaux (comme la Chevêche d’Athéna ou la Huppe fascié) mais aussi des mammifères comme la Martre des pins et plusieurs espèces de chauves-souris y installent leurs gîtes, de même que plus près du sol, le Hérisson d’Europe.

Plusieurs arbres taillés de la sorte sont présents sur notre territoire avec l’appui d’ATENA 78 et permettent d’offrir le gîte pour de nombreuses espèces.