Patrimoine architectural

Le patrimoine de Gambais est remarquable : église, château, lavoir, maisons, fermes, sentes et de très beaux murs qui ont conservé leur forme et leurs matériaux d'origine.

L'église de Saint Aignan

L’église et le presbytère forment le hameau de Saint-Aignan.
L’église a été construite par Robert le Pieux en 996 sur les ruines d’une petite chapelle, s’élevant à l’écart du village.
Elle aurait peut-être fait partie d’un ensemble abritant quelques religieux.
La première église était construite en pierres frustres, sans ornement, soutenue par 4 contreforts mal dégrossis.
En 1556, elle est reconstruite et agrandie pour la 1ère fois, après avoir été incendiée.
En 1606, le chœur est achevé et embelli.
La voûte en berceau représente le ciel et ses constellations (soleil, lune, étoiles) et, est soutenue par des poutres se terminant par des engoulants en forme de gueule de crocodile.
Le 1er février 1619, un achat de pierres est effectué, à prendre au lieu-dit Malassis, et, est destiné à refaire le point qui sépare la vieille église et la nouvelle et qui forme voûte à l’intérieur.

Le clocher n’était qu’une simple tour carrée un peu basse.
Rehaussé et consolidé en 1606, il est à nouveau rehaussé en 1622 et surmonté d’une toiture en ardoise en fer de hache.
Il n’a pas changé depuis, hormis la pendule qui a disparu. En 1630, il subit à nouveau une réfection.

Des cloches y furent installées, la première en 1607, la seconde en 1622.
Elle fut même fondue dans l’église.
En 1798, une nouvelle cloche est installée, elle se nomme Benigne.
Il lui est adjoint en 1880, une plus petite Anne Lucie Marguerite.
Le 20 pluviose, an 2 de la République a lieu ; “l’enlèvement des fleurs de lys sur la girouette du
ci-devant clocher de la ci-devant église”
.
Le premier presbytère se trouvait dans l’enceinte du cimetière actuel.
Il comprenait une maison d’habitation et deux granges, un potager et des jardins.
En 1792, le Directoire ordonne la vente des granges du presbytère.
Le presbytère, en 1860, étant en aussi mauvais état que la maison d’école, le curé Jacques GUILLERY se plaint de son insalubrité et un nouveau presbytère est construit.

Le château de Neuville

A l’origine, le château de Neuville, tel que nous le connaissons, ne faisait pas partie de la châtellenie de Gambais. C’était une construction assez importante : Nova villa (maison nouvelle).

  • En 1211, Thibault de Neuville suit Simon de Montfort à la croisade contre les Albigeois.
  • En 1331, Jacqueline de Neuville est dame de Maintenon. Le château passa dans les mains de différentes familles, mariages, successions, ventes.
  • En 1601, le roi Henri IV fait donation de la Châtellenie de Gambais à son ami Joachim de Bellengreville (fils de Melchior et d’Antoinette Levasseur) d’une famille de Vimeu, en Picardie.
  • Cette grande bâtisse est remplacée au XIVème siècle par un château qui brûle au XVIème siècle, pendant la guerre de la ligue. Il sera reconstruit en 1756 tel qu’il est aujourd’hui, par la marquise Agnès de Revol.

On peut lire au dessus de l’entrée :

Sous un aspect nouveau, formé de mes débris de mes maîtres chéris, l'héritière est image, Agnès me fait renaître et m'augmente de prix. Puissent durer ses jours, autant que son ouvrage.

Madame de Revol était la fille de Louis de Nyert, Sieur de Gambais, premier valet de chambre du Roi, et nommé Marquis de Gambais en 1725. Il était fils de Pierre Denyert, premier valet de chambre du Roi, qui avait épousé une femme de chambre de la Reine.

Madame de Revol cède le château en 1765, à Clément del Averdy, d’origine italienne, contrôleur général des finances. Sa fille Catherine, marquise de Labriffe en héritera après la révolution.
Monsieur de Laverdy fût un bienfaiteur pour Gambais, distribuant terres et jardins aux habitants, sous condition qu’ils fussent bâtis ou plantés dans les 2 ans.

Il introduisit la pomme de terre et fit lui-même toutes sortes de plantations.
C’est à lui aussi que l’on doit la construction du grenier à sel (angle des actuelles rue des Gabelles et de Laverdy), d’une halle située face à la rue de l’Enfer (aujourd’hui rue du Parc) et la création des 2 grandes voies : route des 4 piliers (avenue de Neuville) et route du Boulay (rue de l’Eglise).
Monsieur de Laverdy n’habitait plus Gambais au moment de la révolution.Malgré cela, il fut accusé d’affamer le peuple en jetant du blé dans les douves du château.
Arrêté à son domicile parisien en octobre 1793, il passe en accusation le 14 novembre 1793.
La plupart des témoins étant en prison à Versailles, après un procès bâclé, il est exécuté le lendemain 15 novembre.
Lors du procès de Fouquier-Tinville, l’accusateur public, l’innocence de Monsieur de Laverdy fut reconnue, mais il était trop tard.
La dénonciation venait probablement de quelqu’un d’étranger à Gambais. Quelque temps après, les terres et biens confisqués furent restitués à sa fille Catherine.
Le château subit des dommages importants au cours des dernières guerres, par les armées qui s’y succédèrent.
Avec acharnement, la famille de Labriffe, releva le château de ses ruines (tournages de films, mariages, réceptions, élevage de sangliers dans les douves).
Malgré la destruction de sa toiture, la chapelle a pu conserver ses vitraux, ses grisailles seraient de l’école des peintres verriers de la région d’Anet.
Dans le parc du château, existaient des glacières enterrées (construction en pierre dont on peut imaginer l’épaisseur des murs) où l’on stockait la glace provenant des étangs environnants.

Les moulins de Gambais

Gambais possédait 3 moulins:

  • deux à eau sur la Vesgre,
  • un à vent dans la plaine.

Le moulin d’Olivet (faisant partie du fief d’Olivet) restauré pour le tournage de films, est devenu propriété privé et se nomme maintenant Moulin de Gambais.

Le deuxième moulin à eau, situé en amont sur un bras de la Vesgre, est aussi une propriété privée.

Moulin de Boyauville

Moulin de Boyauville
Le moulin à vent de BOYAUVILLE, dont il ne reste qu’une ruine classée au milieu des champs, tournait encore entre les deux guerres et le meunier portait sa farine à Houdan.

Le grenier à sel

Le grenier à sel fut créé à l’instigation de Monsieur de Laverdy, lors de la fermeture du grenier de Montfort en 1766.
Sur le plan de 1768, on peut voir le grenier à sel, situé à l’angle de la rue du Village (rue des Gabelles) et de la rue de la Paroisse (rue de Laverdy).
Le sel, qui venait de Brouage par bateau jusqu’à Mantes, était distribué entre les différents greniers de la région (Dreux, Gambais,.). Gambais qui dépendait de l’élection et du bailliage de Montfort, ravitaillait la plupart des communes environnantes (Houdan, Bazainville, Bourdonné, Condé.).

Le dernier officier du grenier à sel fut Louis-Nicolas Gohier d’Armenon.
Né à Paris, marié à une jeune fille de La Hauteville, il fut d’abord officier dans la garde de la Dauphine Marie-Antoinette.
A la retraite, il achète la charge d’officier de la gabelle, vers 1785 et l’exercera jusqu’à la fermeture du grenier, mais n’habita jamais Gambais.
Le 30 mars 1789, la gabelle est supprimée. Le 9 novembre, un décret précise que le sel se trouvant en magasin sera vendu au prix indiqué par ” La concurrence de commerce “.
Ce décret fit grande sensation en France, car le sel valant 13 sous 6 deniers la livre six mois plus tôt ne coûte plus que 7 sous la livre. En réalité, on en trouvait à 1 sou la livre.

Après la fermeture du grenier à sel, les bâtiments deviennent une exploitation agricole.
En 1907, Monsieur Roullier, directeur de l’école avicole, vend à la famille des propriétaires actuels, cette maison dans laquelle est né l’abbé Venet, que beaucoup de Gambaisiens connaissent.
Jusqu’en 1920, des commerces (chapelier puis charcutier) s’installèrent au rez-de-chaussée.
Lors de travaux furent retrouvés dans la charpente des clous forgés à la main et portant la marque de l’artisan (M).

L'école d'aviculture

L’élevage de la volaille a toujours été florissant dans la région.
En 1833, la vente des poulets rapportaient 150 000 francs (d’époque) par an à Gambais.
Les deux races les plus répandues sont “les poules de Faverolles” et “la poule de Houdan”.
Ces dernières sont les plus recherchées pour la délicatesse de leur chair (Louis XIV s’en régalait).

Les femmes s’occupaient de l’élevage.
Les œufs étaient couvés par des dindes et éclos vers Décembre.
Les pertes étaient importantes à cause du froid et de l’humidité.
Pour y remédier, les premières couveuses et éleveuses artificielles firent leur apparition grâce à l’école d’aviculture.
Implantée en plein centre de Gambais de 1884 jusqu’en 1940 environ, elle s’étendait entre la rue de Laverdy et la rue du Château Trompette et entourait l’ancien grenier à sel.
Après la dernière guerre, la race de Houdan faillit disparaître mais dernièrement, grâce à quelques éleveurs, elle revient au goût du jour. Rappelons que sa chair n’est pas bonne rôtie, mais très délicate bien cuisinée.

cartes postales de l'école d'aviculture de Gambais

La Mairie et la Poste

Les communes furent instaurées à la révolution. Jusqu’à cette date, les paroisses tenaient les registres d’état civil.
Aucune trace de “maison communale” n’a pu être retrouvée.
En 1835, on retrouve un projet de construction d’une mairie, située sur l’avenue de Neuville (propriété du château) jouxtant le jardin de la maison du cadran, sans doute à l’emplacement de la halle.
Monsieur de la Briffe s’opposant au projet, proposa un terrain qui lui appartenait et situé en face de “la Mare des Fosses”, sur la route de Gambais à Maulette.
Ce projet fut abandonné.

En 1886, la Mairie est installée dans les dépendances de la maison d’école, (les 2 granges situées sur la façade).
Lorsque les écoles prennent possession, en 1904, des bâtiments neufs dans la cour, la Mairie s’agrandit.
Dernièrement l’intérieur de la Mairie a été remanié pour permettre un travail plus rationnel.
En 1885, Gambais obtient l’autorisation d’avoir un bureau de Poste et de Télégraphe, et le premier bureau fut installé en 1887, dans les locaux du bâtiment Mairie-Ecole.

En 1911, la Poste s’installe dans la maison faisant angle de la rue de Laverdy et de la rue de l’Enfer, rebaptisée à l’époque, rue de la Poste, actuellement rue du Parc.
Transférée provisoirement au 5 rue de Laverdy, bientôt les habitants se plaignent de l’exiguïté des lieux.
Les travaux rendus nécessaires étant d’un coût trop élevé, la Poste sera définitivement installée dans les années 1930, rue de Goupigny, angle de la rue du Parc.
En juillet 1930, certains abonnés au téléphone demandent l’ouverture de ce dernier jusqu’à 21h00. Après discussion, le receveur des Postes accepte.
En décembre 1932, une installation automatique desservira le réseau de la commune, le service des abonnés sera donc assuré jour et nuit.