Régulation des espèces

La régulation des Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts (ESOD) ou envahissantes est parfois nécessaire pour préserver la biodiversité locale, les activités agricoles et la santé publique.

Les chenilles processionnaires

Les chenilles processionnaires, nuisibles et dangereuses pour l’humain et les animaux , sont présentes à Gambais comme dans de nombreuses communes de France. Leurs poils provoquent des réactions urticantes douloureuses, nécessitant souvent une intervention médicale .

Les poils urticants peuvent persister des années après la disparition des chenilles. Sur notre territoire nous observons 2 types de chenilles processionnaires, avec un cycle biologique propre à chaque espèce :

  • La chenille processionnaire du pin , urticante d’octobre à avril
  • La chenille processionnaire du chêne , urticante de mai à juillet

Le cycle de la chenille processionnaire du pin

Le papillon qui est la forme “adulte” de la chenille, éclos durant l’été entre juin et septembre selon le climat.

La femelle papillon recherche un pin (pin noir d’Autriche, laricio de Corse, Salzman, pin de Monterey, maritime, sylvestre et pin d’Alep) et dans une moindre mesure un cèdre pour y pondre ses oeufs.

Les oeufs sont déposés en rangées parallèles par paquets de 150 à 320 formant un manchon gris argenté recouvert d’écailles, long de 2 à 5 centimètres sur les rameaux ou les aiguilles de pin.

Les papillons sont nocturnes et ne vivent généralement pas plus d’une nuit. Le papillon est gris avec des motifs noirs et des taches blanchâtres. Le mâle-papillon peut voler jusqu’à 50 km et 3 à 4 km seulement pour une femelle.

L’éclosion a lieu cinq à six semaines après la ponte. Elle donne naissance à des chenilles qui muent trois fois avant l’hiver à des dates variant selon la région probablement liées à l’humidité, à la température ainsi qu’à l’amplitude thermique. Les pics de température (chaud ou froid) peuvent stopper provisoirement l’alimentation de la chenille.

Les jeunes chenilles tissent des pré-nid où elles passent la journée. Les larves commencent à manger le limbe des aiguilles de pin.

Ces premiers abris légers peuvent passer inaperçus. Attention, une touffe d’aiguilles qui jaunit en est la principale manifestation. Dès que la zone autour de leur abri n’offre plus assez de nourriture, les chenilles émigrent plus haut dans l’arbre et reforment un nouveau nid. Elles vivent en colonies de plusieurs centaines de chenilles.

À ce stade, elles ne sont pas encore urticantes.

Au quatrième stade larvaire, elles forment un nid volumineux d’hiver définitif, construit côté sud pour profiter des rayons du soleil. Elles en sortent la nuit pour s’alimenter, se déplaçant en « procession » suivant un fil de soie qui leur permet de rentrer au nid. La cohésion de la file en déplacement est assurée par le contact de la tête d’une chenille avec les poils de l’abdomen de celle qui la précède.

Au printemps, les chenilles en procession conduite par une femelle, quittent l’arbre pour aller s’enfouir dans le sol à quelques centimètres sous terre (5 à 20 cm) dans un endroit bien ensoleillé. Les processions peuvent se déplacer jusqu’à 40 m.

Chaque chenille va tisser un cocon individuel dans lequel aura lieu la transformation en chrysalide puis en papillon.

Les chrysalides transformées en papillon sortent de terre. Le cycle peut alors reprendre par accouplement de la femelle et du mâle qui meurt un ou deux jours après, alors que la femelle s’envole vers une branche pour pondre ses oeufs avant de mourir aussi.

Le cycle de la chenille processionnaire du chêne

Les papillons, nocturnes, volent au cours de l‘été, de fin juin à mi-septembre selon les régions.

Après l‘accouplement, les femelles déposent leurs pontes sur de fines branches, au sommet des arbres bien dégagés.

Rassemblés en plaques de quelques centimètres de largeur, les oeufs n‘écloront qu‘au printemps suivant. La vie larvaire de l‘insecte dure de deux à trois mois au cours desquels se succèdent six stades larvaires : 5 mues et une nymphose (transformation en papillon).

Au printemps, les chenilles éclosent très tôt, avant le débourrement (éclosion des bourgeons) des chênes. Elles sont alors capables de rester en quiescence, sans s‘alimenter, jusqu‘à l‘apparition des premières feuilles. En revanche, dès qu‘elles ont commencé à se nourrir, elles ne sont plus capables de résister à une famine.

Les chenilles vivent en colonie et s’alimentent la nuit sur le feuillage. Pendant la journée, elles se rassemblent sur les feuilles et les rameaux, et confectionnent un tissage soyeux très léger dans lequel elles s‘abritent et qu‘elles abandonnent après chaque mue.

Dès la fin du jour, elles gagnent le feuillage en procession ou en « troupeau », laissant derrière elles un réseau de fils.

En été, à la fin du cinquième stade larvaire, les chenilles tissent un nid plus résistant composé de fils soyeux mêlés de déjections et d‘exuvies (mues desséchées de chenilles).

Ce nid, plaqué sur les troncs et les branches maîtresses, peut atteindre une taille importante en période de pullulation (un mètre de long et plus). Il contient les tissages individuels renfermant les chrysalides. Les adultes apparaissent trente à quarante jours plus tard.

Contrairement aux chenilles du pin, les mues se font sur l’arbre et non dans le sol. Donc si vous croisez une procession (en file indienne) de chenilles au sol, il s’agira très probablement de chenilles du pin et non du chêne.

Les populations de chenilles évoluent par gradations au fil des ans. Entre deux pullulations, les chenilles peuvent rester très discrètes pendant de nombreuses années. Ce cycle dépend de nombreux facteurs tels que les parasites naturels, les maladies et les conditions. Un gel de printemps peut être à l’origine d’une mortalité importante de jeunes chenilles affamées et, a contrario, une sécheresse importante des chênes favorise l’environnement de la chenille qui préfère les peuplements clairs.

La lutte contre les chenilles processionnaires

  • La lutte biologique par prédation qui consiste à encourager la régulation naturelle de l’espèce par ces prédateurs (mésange, coucou, chauves-souris).
  •  Le piégeage des chenilles et des papillons .
  • Pour la chenille processionnaire du pin, des pièges posés avant le printemps autour du tronc de l’arbre, permettent de capturer les chenilles lors de leur descente.
  • Des pièges à phéromones posés de juin à septembre permettent de capturer les papillons. L’enlèvement des nids est aussi recommandé mais attention, ils sont infestés de poils, il est recommandé de faire appel à un professionnel pour cette intervention.
  • Le traitement de l’arbre

Plusieurs professionnels effectuent des enlèvements des nids, pose de piège.

Les frelons asiatiques

Une espèce invasive

Le frelon asiatique (Vespa velutina) a été introduit accidentellement en France en 2005, dans le Lot-et-Garonne, via des poteries importées de Chine.

Depuis, il connaît une croissance exponentielle tant au niveau de l’augmentation de sa population que de sa progression géographique. Il est aujourd’hui présent dans quasiment tous les départements français

Tous les nids en activité constatés entre les mois de mars et novembre inclus sont à détruire pour lutter efficacement contre la prolifération de cette espèce invasive. D’autant plus que les études scientifiques montrent que chaque nid non détruit peut potentiellement en générer 5 à 10 l’année suivante (chaque nouvelle fondatrice de fin de saison survivant à l’hiver et à la sélection naturelle créera son propre nid au printemps suivant).

Ne pas chercher à détruire un nid par vos propres moyens : risque d’attaque massive !

La destruction des nids doit se faire par un professionnel car l’intervention nécessite une connaissance et des protections spécifiques (long dard et projection de venin) ainsi que du matériel adapté surtout pour les nids en hauteur.

Que faire devant un frelon asiatique

1-  Se protéger: 

  • Restez éloigné du nid d’au moins 15m.
  • Maintenez vos portes et fenêtres proches fermées.
  • N’entreprenez pas de travaux susceptibles de les déranger par du bruit ou des vibrations (taille des haies, bricolages…) au risque de déclencher une attaque massive.
  • Ne cherchez pas à retirer ou détruire le nid par vos propres moyens (nécessité d’avoir des équipements de protection adaptés du fait notamment de la taille de l’aiguillon et du risque de projection de venin).

2- S’assurer de l’espèce

  • Vérifiez qu’il s’agit bien d’un nid de frelons asiatiques en activité

3- Faire intervenir un professionnel

  • Pour lutter efficacement contre la prolifération de cette espèce invasive, tous les nids de frelons asiatiques en activité doivent être détruits par une société spécialisée dont la liste est établie par la Préfecture.
  • La destruction des nids situés sur le domaine privé est à la charge des particuliers concernés.
  • La destruction des nids sur le domaine public et ceux à proximité immédiate des établissements recevant du public avec des enjeux (crèches, établissements scolaires, maisons de retraite…) peut être assurée par les pompiers.

A Gambais nous avons «La patrouille anti nuisible» qui est une société certifiée, soucieuse de l’environnement qui propose des solutions adaptées.

Les ESOD : Méthode de classement

Il existe désormais en France trois listes d’animaux susceptibles d’être juridiquement classés « Espèces susceptibles d’occasionner des dégât » (ESOD), en fonction des conditions locales, comptant 19 espèces sur les quelques 670 espèces sauvages de mammifères et d’oiseaux en France métropolitaine.En soi, aucune espèce n’est indésirable, cependant, l’homme peut être amené à intervenir sur certains individus portant atteinte , ou susceptibles de porter atteinte, à l’un au moins des intérêts protégés ( R427-6 du Code de l’environnement) ci-dessous :

  • la santé et la sécurité publiques
  • La protection de la flore et de la faune
  • Les activités agricoles, forestières et aquacoles
  • d’autres formes de propriétés (sauf pour les oiseaux)

Afin de limiter et prévenir les atteintes à ces intérêts protégés, les personnes qui interviennent bénévolement sur ces espèces, telles les piégeurs, remplissent une mission de régulation conformément à la réglementation.

C’est le ministre de l’Ecologie, ou le Préfet selon la catégorie d’espèces, qui inscrit les espèces d’animaux sur chacune de ces trois listes au regard de l’un au moins des intérêts protégés évoqués précédemment.

  • Les espèces de la catégorie I (espèces non indigènes) sont classées ESOD sur l’ensemble du territoire métropolitain par le Ministre et pour une année renouvelable (en raison de leur caractère envahissant portant atteinte à la faune et la flore).
  • Les espèces de la catégorie II (le renard, certains mustélidés et corvidés, etc.) sont classées ESOD par arrêté ministériel triennal sur la base d’une proposition de liste départementale établie par le Préfet et argumentant la situation locale. Le classement peut concerner l’ensemble du département ou bien définir des zones. La Fédération Départementale des Chasseurs aidée d’autres acteurs (piégeurs, organisations agricoles…) collecte pendant trois ans les déclarations de dommages causés par la petite faune, les relevés de capture et observations, etc. afin de constituer un dossier représentatif de la situation du département.
    En l’absence de données suffisantes pour une espèce dans un département, le Ministre peut ne pas l’inscrire sur la liste des espèces ESOD au cours des trois ans à venir (Du 1er juillet de la première année au 30 juin de la troisième année).
  • Les espèces de la catégorie III (Sanglier, Pigeon ramier, Lapin de garenne) sont classées ESOD par arrêté préfectoral annuel si les particularités locales le nécessitent. Le Préfet peut, après avis de la CDCFS, prendre un arrêté définissant les espèces classées ESOD, les périodes, les modalités de destruction et délimiter les territoires concernés en justifiant cette mesure par l’un au moins des motifs de classement retenus par la législation.

Ainsi, le classement ESOD d’une espèce des catégories II et III peut donc concerner soit l’ensemble du département, soit certains cantons ou communes, voire des territoires particuliers.